Le peau à peau est une pratique de soin d’abord mise en place et recommandée pour les enfants prématurés. À force d’étudier les effets bénéfiques de cette pratique sur la stabilisation de l’enfant et sur son cerveau en développement, de nombreux chercheurs ont observé que les nouveau-nés à termes et en santé en bénéficiaient tout autant. Aujourd’hui, de nombreux hôpitaux et autres lieux de naissance partout dans le monde ont adapté leur protocole de soin afin d’offrir une à deux heures de peau à peau ininterrompu à chaque nouveau-né tel que recommandé par l’OMS [1].
La prochaine étape pour les établissements de santé périnataux sera la mise en œuvre de la recommandation de l’United States Institute of Kangaroo Care (USIKC). C’est-à-dire, de garder le nouveau-né au moins 24 heures dans son habitat naturel sans séparation, donc en peau à peau. L’allaitement exclusif serait ainsi grandement favorisé (probable à 90%).[2]
Les chercheurs parlent aujourd’hui de l’ « habitat naturel » du nouveau-né : le corps de sa mère, ou alternativement, de son père. La biologie du bébé est pré-programmé pour évoluer dans cet habitat particulier et se comporter de manière à subvenir à ses propres besoins en chaleur, en nourriture et en réconfort.[3]
Autrement, il est en « état de séparation » et devient alors en « mode de survie » avec ses hormones de stress qui s’élèvent rapidement et le déstabilisent. [4]
Les conséquences d’un état de stress sur la physiologie du nouveau-né sont larges : mise en pause du développement, instabilité physiologique, diminution de la prise de poids, délais du processus d’attachement, difficulté à téter, etc.[5] Vérifier si mon énumération correspond à l’étude
La majorité des hôpitaux au Québec favorisent la cohabitation du bébé dans la même chambre d’hôpital que sa mère. Il est important de savoir que cette cohabitation en elle seule n’est pas une non-séparation. Tout vêtement ou distance entre le bébé et sa mère ou son père constitue un état de séparation dans les premiers jours, voir les premières semaines de vie.
Pour soutenir l’adaptation à la vie extra-utérine du bébé de la meilleure façon possible :
[1] Standards pour l’amélioration de la qualité des soins maternels et néonatals dans les établissements de santé, OMS, 2016.
[2] Bergman, N.J. (2014 – Nov 28). The neuroscience of birth - and the case for Zero Separation. Curationis, 37(2):1-4.
[3] Bergman 2006
[4] Morgan, B.E., Horn, A.R. & Bergman, N.J. (2011). Should neonates sleep alone? Biological psychiatry 70, 817-825
[5] Christensson, K., Cabrera, T., Christensson, E., Uvnäs–Moberg, K., & Winberg, J. (1995). Separation distress call in the human neonate in the absence of maternal body contact. Acta paediatrica, 84(5), 468-473.